mardi 28 octobre 2008

Les points forts de la motion E

"Assumer le réformisme, ce n’est pas abandonner la radicalité "


L’enjeu du congrès : l’unité pour rénover le PS et restaurer son autorité

Le PS doit redevenir la maison commune de tous les socialistes.
- Reims sera une réussite si l’unité l’emporte sur la tentation de la guerre des chefs. Voir ce que disent nos sympathisants : « rassemblez vous ! ». Il faut en finir avec les jeux de positionnement, les insultes, la cacophonie.
- C’est encore plus vrai dans la période actuelle où, face à la crise économique, nous devons incarner l'alternative et l'espoir. Dans ce moment, nous avons besoin de tous les socialistes, et nous devons remettre tout le parti au travail. C’est un préalable pour inverser le cours de la bataille idéologique qui a tourné à l’avantage de la droite ces dernières années.
- D’ailleurs les présentations des autres motions le montrent bien : nous avons bien plus de points d’accords que nous ne l’imaginons nous-mêmes.

1. Pourquoi la motion E est la seule à même de rassembler une majorité stable forte et rassembleuse qui rénove et remette le parti au travail?

Nous sommes partisans d’une synthèse politique la plus large possible, que la motion E est la mieux à même de la réaliser, car ...
- Elle est déjà un premier rassemblement : plusieurs contributions la composent (Ségolène Royal, la Ligne claire, François Hollande avec Julien Dray et Malek Boutih…), elle réunit des ex-partisans du oui et du non au TCE, elle réunit plusieurs générations de socialistes (d’Yvette Roudy à Delphine Batho), elle réunit des socialistes de toutes les régions, elle réunit des membres de l’ancienne direction (Rebsamen, Dray) et d’autres qui n’en faisaient pas partie (Peillon NPS ou Mandon qui était avec Montebourg…).
- Elle est surtout la motion dont la principale personnalité, Ségolène Royal, a posé un acte majeur en mettant « au frigidaire » la question de sa candidature. Nous regrettons que les autres personnalités du parti n'aient pas saisi cette main tendue, et n'en aient pas fait de même.
- C'est important car la question du « chef » et du candidat pour 2012 n'est pas la plus importante dans ce congrès. Dans le passé, nous avons eu des chefs incontestés, et ça ne nous a pas empêché de perdre. Soyons lucides : les défaites successives de la gauche ne sont pas des accidents, ni des erreurs de casting. Nous avons perdu la bataille des idées et il nous faut avant tout reconstruire un projet mobilisateur, entraînant, qui réponde aux aux défis de la nouvelle période politique, et un grand parti populaire et uni pour le porter.

2. Un nouveau modèle de croissance et de développement

Nous sommes clairement réformistes. Mais nos réformes doivent porter et traduire concrètement une volonté radicale de transformation sociale.
- La crise financière achève de démontrer qu’il n’est surtout pas question de réhabiliter le mot libéralisme qui est d’abord synonyme de capitalisme débridé, d’écrasement des salaires et de violence sociale. Et en même temps que la régulation du marché devra obligatoirement prendre en compte les 3 révolutions qui ont bouleversé le monde : la révolution scientifique et technique, la globalisation et l’urgence écologique.
- Il paraît que la motion C (Hamon-Emmanuelli) « a le vent en poupe » à cause de la crise … C'est un texte intéressant, avec lequel nous sommes en accord sur la nécessité de refaire du salaire le principal déterminant du revenu, ou la volonté de faire enfin cette révolution fiscale capable de mettre en avant cette alliance des productifs et bien d’autres choses encore. Mais il y a une divergence de fond : derrière sa critique du système se dessine un programme en rupture avec l’Europe alors même que c’est maintenant qu’il faudrait plus d’Europe politique et économique. Tentation du repli, rétablissement du contrôle des changes ou protectionnisme : attention à ces dérives. Ne confondons pas la mondialisation et le capitalisme financier. Nous sommes pour la mondialisation -sur le plan politique car nous sommes internationalistes et sur le plan économique car l’extension des marchés peut générer de la croissance et l’essor de nouveaux pays- ET nous combattons le capitalisme. Réguler le marché, ce n’est pas revenir à l’économie administrée dans un seul pays.
- Quelle analyse alors devons-nous faire de la crise ? Nous ne pouvons nous contenter des discours catastrophistes sur la fin du capitalisme ou de la tête de quelques faciles boucs émissaires (les traders, les « patrons voyous »). C'est avant tout une crise de modèle de société : l'Amérique de Bush, en encourageant les salariés précaires à s'endetter pour acheter une maison et participer au rêve américain du « tous propriétaires » (c'est-à-dire du tous possédants et donc du tous capitalistes), a contribué à créer une fracture au sein du salariat entre ceux qui possèdent et ceux qui ne possèdent pas (cf. aussi projet de Sarkozy). En cassant l'opposition traditionnelle entre salariat et capital elle est venue créer des capitalistes précaires, victimes des crédits de moins en moins sûrs, mais prêts à soutenir les politiques de libéralisation.
- La réponse à la crise implique donc un changement de modèle de société, de croissance, de développement, et une nouvelle façon de penser le rôle du socialisme. Il faut prendre en compte les tendances économiques lourdes (crise de croissance, des ressources énergétiques, alimentaires) qui définiront de nouvelles priorité pour un État entrepreneur et protecteur des salariés. Objectifs : refaire du salaire le principal déterminant du revenu et opérer la « révolution fiscale » ; restaurer le rôle de l'État autrement qu’en en faisant la « béquille du capitalisme » comme en ce moment (avec les banques que l'État sauve de la faillite, etc.), créer de la croissance durable (priorité à l'éducation et à l'innovation éco-technologique, prise en compte de l'après-pétrole, investissement dans les TPE et les entreprises qui embauchent et innovent, …) à grande échelle (européenne, avec une « cabine de pilotage » économique au niveau de l'Union).

3. La rénovation comme outil

Pour construire ensemble cette nouvelle orientation, ce réformisme radical, il faut d’abord une profonde rénovation du parti socialiste, de son fonctionnement, de sa façon de travailler.

- Respecter les militants : les deux autres motions (la A et la D) sont représentées par des dirigeants qui, sur des questions différentes (l’Europe, la désignation) n’ont pas accepté le verdict des urnes.
- Un parti de masse, un parti ouvert (objectif : 300000 adhérents + défense des adhésions et adhérents à 20 euros)
- Un intellectuel collectif (conventions thématiques régulières avec vote des militants, formation continue et université populaire)
- Une coalition arc en ciel (incluant toute la gauche et tendant la main aux centristes s'ils rompent clairement avec la droite), préparée dès 2009 avec un comité d'action de la gauche et des convetions communes pour préparer notre futur contrat de gouvernement + des primaires de toute la gauche

- Au moment du vote : votez librement, n’écoutez pas les vrais faux conseils de « connaisseurs ». Avec la motion E, c’est tout est simple et clair : vous votez pour une motion qui refuse le statu quo et l’immobilisme mais qui rejette aussi l’aventurisme. Vous votez pour une motion qui ne veut pas éliminer un tel ou une telle mais qui assume sa volonté de synthèse dynamique et d’émergence d’une nouvelle génération de responsables socialistes. Vous votez pour une motion qui pense d’abord aux intérêts du parti avant de penser aux intérêts de tel ou tel présidentiable.
- Après le vote, au congrès : un parti uni avec un calendrier de travail précis et des chefs au service des militants.

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